Interview Nicole Michel

Présidente de l’association «Le Musée des Trois Moulins»
Le Musée des trois moulins ou le M3M Pourquoi ce nom ?
La plupart des gens ignorent l’existence même de ces trois moulins, un moulin à farine du 13ème, un deuxième du 18ème et un moulin à olive du 17ème. Cette association remplace Environnement et mémoire locale, l’association dite « Ecomusée », dissoute en octobre 2019.
Pourquoi maintenant ?
Pour répondre à l’urgence de sauvegarder la roue à Aube du 18ème, qui demande un entretien toutes les quinzaines par un technicien spécialiste, et pour remettre en état les collections, et la roue du 13ème siècle.
La vraie question est pourquoi si tardivement ?
C’est que la fermeture décrétée par Mr Fabre le maire, a été suivie d’une période électorale et de deux périodes de confinement. Le nouveau Maire Mr Bernard Henry nous a demandé de créer une nouvelle association pour le Musée en octobre 2020, mais Il a été difficile avec cette pandémie de mobiliser rapidement une équipe. Et nous avons fondé le M3M, le 16 janvier. Elle est déclarée en préfecture.
Mais nous nous heurtons à un manque d’enthousiasme, de dialogue, et à beaucoup de frilosités administratives, qui retardent à l’évidence la réouverture du Musée.
Qui êtes-vous ?
Des fondateurs, des découvreurs, des restaurateurs-mécènes de la roue, les deux techniciens spécialistes de la roue et des engins et moteurs agricoles, et des nouveaux, enthousiasmés par le patrimoine.
Des amateurs qui aiment la « Nouvelle Histoire », pas celle des riches et des rois mais des petites gens. Des anciens de l’Ecomusée. Des amoureux de l’endroit. Et moi-même ancienne conservatrice de ce lieu.
Quels sont vos projets ?
En faire un musée contemporain, digne de cette région touristique. Faire connaître les objets extraordinaires comme le traîneau à dépiquer, ou les tarares ou les meules.
Montrer par des objets emblématiques, l’agriculture vivrière et méditerranéenne dans le pays de Fayence, ou pour faire simple, illustrer le quotidien des familles du canton avant 1954.
Qu’est-ce qui vous tient à cœur ?
J’aimerais que l’on respecte les personnes qui ont fait des dons d’objets de leurs parents ou grands-parents en échange de bons soins et qu’on ne disperse pas ces objets rassemblés depuis des décennies. Il avait été question de vider ce lieu …
C’est cette crainte qui est à l’origine de ma motivation et qui a fait se bouger les nouveaux adhérents. Ces objets parlent, racontent une histoire, témoignent. Ils appartiennent à tous.
Quel est votre espoir ?
Que tous ceux qui ont déploré la fermeture de ce lieu viennent s’inscrire à notre association pour nous apporter leur soutien. Que ce lieu revive et ne périclite pas comme il le fait depuis deux ans.
Un tel lieu historique est une chance, il a reçu l’attention, le travail bénévole de tant de volontaires depuis 30 ans qu’on ne peut décemment le laisser mourir par manque d’intérêt, de motivation ou de volonté.
Il nous tarde de fêter l’ouverture du M3M !
La rédaction